Géologie du vignoble

Géologie du vignoble

La région géologique, d’un point de vue géodynamique, se rattache au bloc bourguignon. Elle est bordée à l’ouest par le fossé de la Loire qui se juxtapose avec la faille de Sancerre et le sous-bloc biturige immédiatement à l’ouest.
Les terrains les plus anciens appartiennent au Jurassique et sont vieux d’environ 160 millions d’années. Ce sont des dépôts marins calcaires au sein desquels des fossiles (restes d’organismes, débris de coquilles) témoignent de la vie passée. Parmi eux, la présence de polypiers indique que le climat de l’époque était tropical.
La mer quitte une première fois la région il y a 140 millions d’années, la recouvre à nouveau 20 millions d’années plus tard, puis se retire à la fin du temps Crétacé (70 M.a.), le climat est alors plus froid qu’au Jurassique.
À partir de ce moment la région est soumise à une puissante phase érosive. Les dépôts calcaires se dissolvent partiellement, abandonnant les résidus plus ou moins argileux (Argiles à silex ou à chailles) Un puissant fleuve Eocène dévale du Massif Central, empruntant l’actuel cours de la Loire et laissant des dépôts au nord de la région (alentour de Cosne). Le climat, à cette époque (35 M.a.) est à nouveau tropical.
Une phase tectonique importante étire alors l’Europe Occidentale d’ouest en est.
Elle crée les fossés d’Alsace, de Bresse, de Limagne, et pour la région le fossé de la Loire. De nombreuses failles de direction nord-ouest apparaissent en même temps et sculptent le relief accidenté actuel.
 

On peut finalement distinguer sur l’aire du vignoble 4 types de sol bien différents : 
• Les Calcaires de Villiers de l’Oxfordien
• Les Marnes à petites huîtres du Kimméridgien
• Les Calcaires du Barrois du Portlandien
• Les Argiles à Silex du Crétacé
 


Exemples de profil de sols

Sol issu des marnes

Sol représentatif de la zone des marnes à petites huîtres.
Ce type de sol couvre environ 30% de la superficie de l’AOC.

 

Calcosol argileux peu évolué.
Ce type de sol couvre environ 30% de la superficie de l’AOC. Ce sol s’est développé
à partir de marne gris sombre, très argileuse et plastique, et de marne gris clair, plus friable et à débit parallélépipédique grossier.
Ces marnes alternent en une succession de couches d’épaisseur pluri décimétrique. Ce sol se caractérise par une couleur brun jaune, une texture argileuse, une structure polyédrique anguleuse bien exprimée, un pH basique et une forte porosité. Ses propriétés agronomiques sont une capacité élevée à retenir les éléments minéraux, une réserve en eau utilisable par la plante importante (RU160* = 210 mm) et une bonne stabilité structurale du sol. Pour son alimentation hydrique, la vigne développe un système racinaire dense jusqu’en profondeur (plus de 160 cm de profondeur) mais localisé aux faces des agrégats du sol.
(*) RU 160 : réserve en eau utilisable par une plante enracinée jusqu’ à 160 cm de profondeur.
 

Sol issu des calcaires du barrois

Sol représentatif de la zone des calcaires du Barrois.
Ce type de sol couvre 25% environ de la superficie de l’AOC.
 

Calcosol caillouteux.
Ce sol s’est développé à partir de calcaires et de marne calcaire. Les horizons supérieurs (0 à 40 cm de profondeur) sont issus de l’altération d’un calcaire fin compact et de la désagrégation complète d’un mince banc de calcaire argileux à petits coquilles d’huître.
Les horizons inférieurs proviennent de marne calcaire grisâtre fortement altérée.
À 140 cm de profondeur, un banc de calcaire micritique est présent.
Ce sol se caractérise par une couleur brun jaune, une texture argileuse, une charge en éléments grossiers calcaires élevée dans les horizons supérieurs, une structure polyédrique subanguleuse bien exprimée, un pH basique et une très forte porosité. Son fonctionnement est marqué par une capacité élevée à retenir les éléments minéraux, une réserve en eau utilisable par la plante moyenne (RU 140* = 135 mm) et une infiltration rapide des eaux de pluie vers le sous‐sol. Le système racinaire de la vigne se développe préférentiellement dans les horizons supérieurs du sol (0 à 60 cm de profondeur) en raison de la nature des horizons inférieurs qui sont séchant et plus pauvres en éléments nutritifs.
(*) RU 140 : réserve en eau utilisable par une plante enracinée jusqu’ à 140 cm de profondeur.